Le commentaire de texte philosophique désigne l’exploitation d’un texte philosophique qui pose un problème de fond. Le texte qui est le support, l’élément de base dirige cette exploitation, l’analyse, la réflexion. La détermination de la question de fond posée par le texte passe obligatoirement par une compréhension du texte qui la renferme. Tout en étudiant le texte il faut être à même de pouvoir lire entre les lignes, se substituer à l’auteur, se poser des questions, matérialiser cela par une suite de réponses nommée « la grille de lecture ». Cette grille se compose de :
- Le thème
- Le problème
- La thèse
- L’antithèse
- L’intention
- L’enjeu
- La structure logique
Le commentaire composé dans sa forme donne lieu à 3 grandes parties : L’introduction, le développement, la conclusion.
- L’INTRODUCTION
Le texte représentant le fil conducteur du travail impose que l’introduction qui est la première partie (l’introduction) fasse une présentation générale du texte en mettant en exergue (le nom de l’auteur+ le nom de l’œuvre+ le thème + le problème + la thèse + la structure logique). La structure logique peut être placée au début de l’étude ordonnée ou peut être citée au fur et à mesure qu’on explique le texte.
- LE DEVELOPPEMENT
La partie du commentaire consacrée au développement se décline en 2 parties : L’étude ordonnée, L’intérêt philosophique
- L’étude ordonnée
Cette phase du développement permet d’expliquer la position de l’auteur en se basant sur les idées contenues dans les différents mouvements du texte. Cette explication doit respecter le canevas imposé par le texte et faire intervenir des connecteurs logiques afin de permettre une cohérence, une transition entre les différentes parties. Par soucis de respect de cette cohérence il faut éviter de paraphraser, de citer d’autres auteurs. L’illustration doit se faire avec des fragments du texte de base c'est-à-dire des mots ou expressions du texte qui doivent être entre guillemets.
- L’intérêt philosophique
Aussi nommée partie critique, cette phase du développement ouvre la perspective de la discussion, du débat. Elle prend en compte la démarche argumentative de l’auteur contenu dans le texte c’est ce qui est nommé critique interne.
- La critique interne
La critique interne permet d’apprécier la démarche argumentative adoptée par l’auteur dans le développement de sa thèse de même que son intention. Elle doit donc être à même de mettre en exergue :
- La cohérence ou l’incohérence
- Les arguments de l’auteur
- La force et les limites des arguments de l’auteur
- La critique externe
Cette séquence du travail donne la possibilité de sortir du texte et d’engager une confrontation entre la position de l’auteur et celle de d’autres. Il est important de souligner que la critique externe à 2 grands axes :
-En appui (soutenir les idées de l’auteur)
- En contre (Trouver les idées d’autres auteurs qui soutiennent d’autres positions)
C’est la problématisation de l’enjeu qui doit guider la critique externe.
- LA CONCLUSION
C’est la dernière partie du travail qui achève l’intérêt philosophique. Elle peut être faite sous la forme d’un bilan en rapport avec les problèmes initialement posés ou sous la forme d’un point de vue personnel sur l’enjeu ou la thèse de l’auteur.
EXERCICE D’APPLICATION DU COMMENTAIRE DE TEXTE PHILOSOPHIQUE
TEXTE SUPPORT
Au nombre des choses qui peuvent porter un penseur au désespoir, il faut compter le fait de reconnaitre le fait que l’illogique est nécessaire aux hommes et que l’illogique prend naissance beaucoup de bien. L’illogique est si solidement ancrée dans les passions, dans le langage, dans l’art, dans la religion, et généralement dans tout ce qui confère du prix à la vie que l’on ne peut l’en retiré sans porter ainsi à ces belles choses un incurable préjudice.
Seuls les hommes par trop naïfs peuvent croire que la nature humaine a la possibilité d’être changée en une nature purement logique ; mais s’il devait y avoir des degrés d’approche vers ce but, quelles pertes ne ferait-on pas sur ce chemin ! Même l’homme le plus raisonnable a besoin de temps en temps, de retourner à la nature, c'est-à-dire à sa relation fondamentalement illogique avec toutes choses.
Nietzsche, humain, trop humain, p 58 Mercure de France.
TRAVAIL 1 : GRILLE DE LECTURE
Thème : L’homme et l’illogique
Problème : L’illogique est-il nécessaire à la vie de l’homme ?
Thèse : L’illogique est une nécessité pour l’homme.
Antithèse : L’homme et le monde sont essentiellement rationalité
Intention : L’auteur nous montre la consubstantialité de la vie et de l’illogique.
Enjeu : La connaissance de l’homme.
Structure logique : 2 mouvements (premier mouvement : ligne 1à ligne3 : Nécessité de l’illogique pour l’homme)
(deuxième mouvement : ligne 4 à ligne 6 : l’illogique comme fondement de la nature humaine)
TRAVAIL 2 : EXEMPLE D’INTRODUCTION
Peut-on vivre sans l’illogique ainsi se formule le problème qui se pose dans le texte de Nietzsche, extrait de son ouvrage Humain, trop humain.
Par rapport au thème qui est l’illogique, l’illogique, l’auteur en guise de réponse soutient que l’illogique est une nécessité pour l’existence humaine. Elle lui donne de la valeur. L’auteur expose cette idée en 2 mouvements dont le premier montre la nécessité de l’illogique pour la vie et le second présente l’illogique comme fondement de la nature humaine.
TRAVAIL 3 : EXEMPLE D’ETUDE ORDONNEE
L’exposé des idées de l’auteur commence par la mise en relief de la nécessité de l’illogique pour l’homme. En effet, l’illogique a une importance primordiale dans la vie de l’homme.
L’illogique est ce qui ne se soumet pas aux principes de la logique, de la raison. L’illogique ne se soumet pas aux raisonnements bien déduites. On pense souvent que l’homme est clarté, transparence.
Toutefois c’est un être de passion de désir. Or la passion est une affection de la conscience qui se subordonne aux autres intonations. Plus précisément la passion est le désir poussé à l’excès. Elle rend le sujet incapable de se contrôler. Lorsqu’on est passionné on ne raisonne plus.
Même si la passion emprisonne l’homme il ne peut vivre sans désir, sans passion. D’ailleurs rien de beau ne se fait sans passion. L’homme est définit comme un être qui parle, le langage est un système de signes établissant une communication mais d’où vient le langage ? Il serait difficile de donner une réponse satisfaisante à cette question. Disons tout simplement que le langage coïncide avec l’apparition du premier homme sur la terre. On voit là qu’il y a quelque chose d’irrationnel. De plus le langage ne traduit pas toujours nos pensées. C’est pourquoi l’homme emprunte la voie de l’art ou de la religion qui fait appel à la foi, à la croyance. L’art aussi bien que la religion sont utiles voir nécessaire à la vie.
TRAVAIL 4 : EXEMPLE D’INTERET PHILOSOPHIQUE
Après l’explication du texte essayons de dégager son intérêt philosophique.
L’intention de l’auteur était de nous montrer la consubstantialité de l’illogique par rapport à la vie. Pour atteindre cet objectif, l’auteur commence par nous montrer la nécessité de l’illogique et termine en soutenant que fondamentalement l’homme a une relation illogique avec toute chose. L’auteur ainsi convaincu de sa position estime que se serait trop naïf de penser le contraire.
La connaissance de l’homme est-elle possible ? Tel est le débat philosophique dans lequel se situe ce texte.
Selon Nietzsche, l’illogique est inscrit au cœur de la nature humaine. On trouve l’illogique dans sa nature et ses productions, c’est une illusion de croire que l’homme est logique, transparence, méthode.
Dans la même perspective que Nietzsche, Edgar Morin dans Le paradigme perdu, la nature humaine , soutient que l’homme est désordre et déraison : « C’est un être d’une affectivité intense et instable qui sourit, rit , pleure , un être anxieux et angoissé, un être jouisseur , ivre extatique , violent ,furieux ,aimant , un être envahit par l’imaginaire, un être qui sait la mort et ne peut y croire, un être qui sécrète le mythe et la magie, possédé par les esprits et les dieux… ». Que l’homme soit essentiellement désordre ou chaos, cela est irréfutable si on s’en tient à la théorie de l’inconscient développée par Freud. Selon Freud, l’homme est déterminé par l’inconscient, contient les désirs, les pulsions qui n’ont pu accéder à la conscience.
L’inconscient est dynamique dans la mesure ou les désirs qui n’ont pu accéder à la conscience cherchent des voies et moyens pour contourner la censure.
Bien que le désordre fasse partie de la nature humaine, doit on réduire l’homme à l’illogique, n’est – il pas aussi être de conscience et de raison ?
Selon Descartes, l’homme est essentiellement conscience, raison. Dans le Discours de la méthode il écrit « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. »Tous les hommes sont dotés de raison et peuvent parvenir à la découverte de la vérité.
Le doute cartésien nous permet de comprendre que l’homme est une substance pensante. Selon Descartes, ce qui fait l’homme c’est l’esprit.
TRAVAIL 5 : EXEMPLE DE CONCLUSION
En définitive nous pouvons définir l’homme tantôt comme un être guidé par la déraison tantôt comme un être de raison. On constate que l’homme est à la fois un être de logique et illogique d’où la difficulté de l’appréhender, de le connaitre.
REDACTION INTEGRALE
Peut-on vivre sans l’illogique ainsi se formule le problème qui se pose dans le texte de Nietzsche, extrait de son ouvrage Humain, trop humain.
Par rapport au thème qui est l’illogique, l’illogique, l’auteur en guise de réponse soutient que l’illogique est une nécessité pour l’existence humaine. Elle lui donne de la valeur. L’auteur expose cette idée en 2 mouvements dont le premier montre la nécessité de l’illogique pour la vie et le second présente l’illogique comme fondement de la nature humaine.
L’exposé des idées de l’auteur commence par la mise en relief de la nécessité de l’illogique pour l’homme. En effet, l’illogique a une importance primordiale dans la vie de l’homme.
L’illogique est ce qui ne se soumet pas aux principes de la logique, de la raison. L’illogique ne se soumet pas aux raisonnements bien déduites. On pense souvent que l’homme est clarté, transparence.
Toutefois c’est un être de passion de désir. Or la passion est une affection de la conscience qui se subordonne aux autres intonations. Plus précisément la passion est le désir poussé à l’excès. Elle rend le sujet incapable de se contrôler. L’lorsqu’on est passionné on ne raisonne plus.
Même si la passion emprisonne l’homme il ne peut vivre sans désir, sans passion. D’ailleurs rien de beau ne se fait sans passion. L’homme est définit comme un être qui parle, le langage est un système de signes établissant une communication mais d’où vient le langage ? Il serait difficile de donner une réponse satisfaisante à cette question. Disons tout simplement que le langage coïncide avec l’apparition du premier homme sur la terre. On voit là qu’il y a quelque chose d’irrationnel. De plus le langage ne traduit pas toujours nos pensées. C’est pourquoi l’homme emprunte la voie de l’art ou de la religion qui fait appel à la foi, à la croyance. L’art aussi bien que la religion sont utiles voir nécessaire à la vie.
Après l’explication du texte essayons de dégager son intérêt philosophique.
L’intention de l’auteur était de nous montrer la consubstantialité de l’illogique par rapport à la vie. Pour atteindre cet objectif, l’auteur commence par nous montrer la nécessité de l’illogique et termine en soutenant que fondamentalement l’homme a une relation illogique avec toute chose. L’auteur ainsi convaincu de sa position estime que se serait trop naïf de penser le contraire.
La connaissance de l’homme est-elle possible ? Tel est le débat philosophique dans lequel se situe ce texte.
Selon Nietzsche, l’illogique est inscrit au cœur de la nature humaine. On trouve l’illogique dans sa nature et ses productions, c’est une illusion de croire que l’homme est logique, transparence, méthode.
Dans la même perspective que Nietzsche, Edgar Morin dans Le paradigme perdu, la nature humaine , soutient que l’homme est désordre et déraison : « C’est un être d’une affectivité intense et instable qui sourit, rit , pleure , un être anxieux et angoissé, un être jouisseur , ivre extatique , violent ,furieux ,aimant , un être envahit par l’imaginaire, un être qui sait la mort et ne peut y croire, un être qui sécrète le mythe et la magie, possédé par les esprits et les dieux… ». Que l’homme soit essentiellement désordre ou chaos, cela est irréfutable si on s’en tient à la théorie de l’inconscient développée par Freud. Selon Freud, l’homme est déterminé Par l’inconscient, contient les désirs, les pulsions qui n’ont pu accéder à la conscience.
L’inconscient est dynamique dans la mesure ou les désirs qui n’ont pu accéder à la conscience cherchent des voies et moyens pour contourner la censure.
Bien que le désordre fasse partie de la nature humaine, doit on réduire l’homme à l’illogique, n’est – il pas aussi être de conscience et de raison ?
Selon Descartes, l’homme est essentiellement conscience, raison. Dans le Discours de la méthode il écrit « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. »Tous les hommes sont dotés de raison et peuvent parvenir à la découverte de la vérité.
Le doute cartésien nous permet de comprendre que l’homme est une substance pensante. Selon Descartes, ce qui fait l’homme c’est l’esprit.
En définitive nous pouvons définir l’homme tantôt comme un être guidé par la déraison tantôt comme un être de raison. On constate que l’homme est à la fois un être de logique et illogique d’où la difficulté de l’appréhender, de le connaitre.