Notion a examiné : conscience, inconscient, violence, mémoire, liberté.
Introduction
C’est SOCRATE qui dans l’antiquité grecque lançait cet appel à l’école ionienne et généralement à la philosophie présocratique <>
Par cette pensée, Socrate voulait signifier que la philosophie doit aboutir avant tout à la connaissance de l’homme. Autrement dit cette formule est une invitation de l’homme à se découvrir lui-même. Cette vocation que s’assigne la philosophie sous l’initiative de Socrate n’est pas chose aisée car si l’homme est un animal, il est loin d’être un quelconque animal.
En effet au-delà de sa constitution biologique, l’être humain est doté d’une faculté qui lui permet de se penser et penser le monde. C’est cette faculté qui détermine sa responsabilité dans les actes qu’il pose. Ce privilège qui est accordé à l’homme devrait en principe lui donné une puissance de sorte à ne pas connaitre de difficulté aussi bien dans la société que dans ses comportements.
Cependant le constat est qu’il existe dans le comportement de l’homme, des comportements dont l’explication échappe à la conscience de l’homme. L’homme est également oubli. Dès lors sommes-nous tentés de nous demander ceci : comment la conscience peut-elle ignorer des actes provenant d’elle-même? Certains comportements humains seraient-ils motivés par une autre réalité que la conscience? L’oubli que manifeste l’homme, n’est-ce pas une preuve de l’impuissance de la conscience? Afin de mieux répondre à nos différentes questions nous nous intéresserons d’abord à une description biologie du cerveau, pour ensuite définir le concept de conscience.
III. Les limites de la conscience
1. La conscience et l’objet
Contrairement à DESCARTES qui pense que la conscience est une réalité autonome, Huwsserl établit une relation entre le «cogito et le cogitutum» c'est-à-dire entre le « je pense » et « l’objet de la pensée». Il définit la conscience comme une intentionnalité « toute conscience est conscience de quelque chose ». La conscience est la faculté de présence. C’est pourquoi dans l’angoisse elle se fait, elle se fait angoissante, dans l’imagination, elle se fait imaginante, dans l’amour elle se fait amoureuse.
Partant toujours de l’influence des objets extérieurs sur la conscience, KARL MARX pense que la conscience n’est qu’un fait culturel, un produit, social « ce n’est pas la conscience qui détermine la vie mais la vie qui détermine la conscience ». En d’autres termes la conscience n’est que l’image de notre condition de vie. Les puissances économiques, politiques, religieuses déterminent beaucoup la conscience.
Plusieurs autres critiques seront adresse à la conscience et surtout à la théorie cartésienne. Ainsi pour DESCARTES l’âme pense toujours. LEIBNIZ ajoute qu’il y a des pensées dont nous n’avons pas conscience. Il évoque cela à travers la théorie de ‘petites perceptions’.
En effet pour ce philosophe nous pensons à des quantités de choses à la fois mais nous ne faisons pas attention à leur ensemble. Ce sont les pensées les plus distinguées qui retiennent notre attention. Il y a donc des perceptions que de grande pensée. Celle qui sont petites ne sont pas perçues par la conscience or ces petites perceptions sont pourtant nécessaire à l’explication de tous les phénomènes de la conscience. Est-il vrai que la conscience est toujours transparente en elle-même ?
SPINOZA et NICHE dans leurs critiques de la conscience ont remarqué qu’il ne faut pas accorder un pouvoir démesuré à la conscience. C’est véritablement à FREUD que revient le mérite avec la découverte de l’inconscient.
2. La découverte de l’inconscient et la naissance de la psychanalyse
Pendant longtemps les névroses, les lapsus, étaient attribués à la manifestation du diable. Au XIXe siècle, SIGMUND (FREUD) tente de donner une explication rationnelle aux comportements dont le sens échappe à la raison. Ainsi de plusieurs cas de maladies, FREUD comprend que la conscience à elle seule ne peut pas expliquer toute la vie psychique. Il faut admettre l’existence d’une autre instance psychique qu’il va appeler l’inconscient. FREUD va la présenter comme le domaine des désirs refoulés. Il compare désormais la vie psychique a un Iceberg dont la partie émerge représente la conscience et la partie immergée représente ‘inconscient. De tous cela va naitre la psychanalyse qui est une méthode thérapeutique qui se sert de l’hypothèse de l’inconscient pour expliquer les relations humaines inexplicables à la conscience.
3. La structure Freudienne du psychisme humain
Avec la découverte de l’inconscient, Freud nous donne une structure tripartie du psychisme humain: le moi, le ça et le surmoi.
- Le moi c’est la conscience, le domaine clair par rapport auquel l’activité humaine est possible. C’est une instance qui est soumise à l’impact du temps et de la morale.
- Le ça c’est le monde de l’inconscient, c'est-à-dire l’ensemble des désires refoulés que FREUD appelle pulsion. Il existe deux sorte de pulsions chez FREUD, les pulsions de vie et sexuel (Eros) et les pulsions de violence (Thanatos). Le monde de l’inconscient est un monde chaotique ou n’existe ni le temps ni la morale. L’inconscient est soumis au seul principe du plaisir.
- Le surmoi : c’est par rapport au surmoi c'est-à-dire au principe de réalité que le moi se va former et se maintenir. C’est l’ensemble de règles, lois et tabous intériorisées. Il est la marque de la société sur le psychisme. Tout le processus de l’éducation vise donc à assoir en nous cet ensemble de règle. Pour FREUD, le sur-moi s’intercale entre le moi et le ca. Il apparait comme une censure qui ordonne le refoulement et la sublimation.
4. L’herméneutique freudienne
L’herméneutique se caractérise par une interprétation parfois même un déplacement du sens des phénomènes humains et de la situation quotidienne. A ce titre FREUD met fin à l’opposition tranchée le normale et le pathologique en ce sens qu’il y a continuité entre l’individu socialement admis comme morale et le névrosé (étape pathologiques). Il n’y pas de différence de nature entre eux mais seulement de degré. C’est pourquoi il instaure une psychopathologie non seulement de la vie quotidienne des gens normaux dont les symboles sont : le lapsus, l’oubli, les tics mais aussi une psychopathologie des névrosés.
En effet pour FREUD si le comportement d’un individu normal est conscient, sa signification profonde, ses mobiles intimes ne le sont pas. Ils dépendent quelques fois de l’inconscient. Son idée géniale c’est qu’il y a donc un sens, une finalité cachée dans tout acte ou comportement qui parait banal et sans signification. L’essentiel de la découverte Freudienne tient aux trois catégories fondamentales que sont : La signification, l’inconscient et le refoulement.
Donnons maintenant quelques exemples psycho-pathologique d’un individu normal.
a. Le lapsus
Pour Freud le lapsus n’est pas fortuit, il a un sens. Le mot prononcé par erreur serait en réalité celui qu’inconsciemment on aurait voulu dire. Il y a un exemple célèbre d’un président qui au début d’une séance dit « Je déclare la séance close ». En réalité il devrait dire je déclare la séance ouverte. Ainsi la phrase du président est pour le commun des mortels un lapsus langué. Cependant pour Freud elle signifie autre chose. En vérité la phrase permet de savoir que le président ne se trouvant pas à l’aise voudrait arrêter les travaux le plus tôt possible. Ainsi un acte manqué, une bavure ne sont pas aux yeux de la psychanalyse de simple faits, mais des conduites charge de sens.
b. Le rêve
L’analyse des rêves est aussi une voie d’exploration de l’inconscient. Le rêve a le plus souvent un caractère absurde et incompréhensible. C’est pourquoi dans toute les traditions humaines l’on a toujours cherche a
Avant FREUD on ne connaissait qu’une interprétation métaphysique ou physiologique du rêve.
Métaphysique par ce que pour certains les rêves étaient expliqués comme les messages des dieux, des entités de l’au-delà ou de parole disparues qui nous offre des annonces sur l’avenir.
Physiologique par ce que pour d’autres, la mécanique nerveuse libérée du contrôle de la raison rendrait compte de la succession de ces images folles enregistrées par nos sens pendant les journées. Chez Freud il n’en est plus ainsi. Le rêve chez lui est l’expression d’un désir inconscient qui ne peut s’exprimer du fait de la censure qui bien que relâchée dans le sommeil continue à s’exercer. Mais si ces desseins inconscients refoulés à l’état de veille trouve satisfaction dans les rêves c’est que la censure pendant le sommeil est affaiblit.
Par ailleurs le désir qui vient de l’inconscient s’exprime de façons déguisé. En utilisant en particulier un langage symbolique à l’image du rêve pas exactement l’image à l’état de veille.
L’image dans le rêve est surdéterminée, elle exprime un faisceau de signification, une superposition de sens qu’il appartient aux psychanalystes de déterminer. C’est tout une structure dont il s’agit de saisir les articulations. Le rêve n’offre donc pas immédiatement un sens, il faut le déconstruire, pour le reconstituer. Le rêve est donc chez Freud le lieu privilégié de la manifestation de l’inconscient.
Exemple : un disciple de Freud, le psychanalyste américain FRINK raconte dans ce sens qu’une de ses patientes avait rêvé qu’elle achetait dans un magasin un magnifique chapeau noir très cher.
L’analyse de ce rêve révèlera par la suite que le mari de la dame est un homme très âgés et malade et que d’autre part elle est amoureuse d’un jeune homme riche et beau. Les désirs inconscients et coupables de la dame sont mis en action d’une façon symbolique.
Le beau chapeau signifie un besoin de parures pour séduire l’homme aimé.
Le prix : le prix couteux du chapeau révèle le désir de richesse.
Le chapeau noir : c’est un chapeau de deuil. Ce qui signifie discrètement l’envi d’être délivré du mari encombrant.
On rend compte ici que l’image du chapeau a été surdéterminé car elle exprime un faisceau de signification.
• Psychologie d’un névrosé
a. La paranoïa
Trouble de la raison caractérisé par un orgueil exagéré de la susceptibilité : on est méfiant, on soupe sonne tout le monde, on devient sévère de manière exagérée.
Nous donnerons ici un cas pratique d’individu paranoïaque. Il se croit la d’un complot, il s’imagine que tout le monde lui en veut, il pense que le psychiatre qui le soigne ne pense qu’à le persécuter. Quel est le sens de ce délire?
En réalité ce malade a des tendances homosexuelles qu’il refoule, il a honte des sentiment tendre qu’il éprouve pour son médecin et n’osant pas se le dire à lui-même « je l’aime » il se dit « je le haie »
Et pour justifier cette pseudo-haine qui n’est elle-même qu’une réaction de défense conter ses propres sentiments, il conclut : « il me haie ». C’est ce dernier trait acceptable pour le moi dont il préserve l’innocence qui vient seule à la conscience. La signification de la paranoïa est tout simplement celle-ci: on se croit persécuter et accuser quand inconsciemment on s’estime coupable.
b. L’hystérie
Dora malade hystérique a des symptômes apparemment organiques. Des lésions décelables sans aucune lésion du larynx des périodes d’aphonies intermittentes. Freud parvient à comprendre pourquoi cette fille est muette à certains moments. Les périodes d’aphonie correspondent aux absences d’un homme dont dora est amoureuse. Les symptômes traduits en langage claire signifie : puis que l’être aimé n’est pas là, je n’ai besoin de parler à personne seulement le processus reste inconscient par ce que Dora dans sa conscience claire considère comme coupable cet amour pour un homme marié. Dora fait une sorte de grève inconsciente de la parole.
c. Les différents stades du dynamisme hybidinal de la naissance à l’adolescence chez Freud
L’origine des pulsions instinctives est nécessairement biologique. Freud distingue ainsi divers stades d’évolution de la libido selon les régions du corps ou se situent la pulsion aux différents âges.
Premier stade : stade oral primitif ou stade bucco-oral
Ce stade qui part de zéro à un an est celui pendant lequel, l’enfant prend plaisir à tout amener à la bouche. Ici le centre d’intérêt est la bouche. L’enfant, satisfait sa libido par l’utilisation constante de sa bouche.
Deuxième stade : le stade sadico-anal
Entre un et trois ans la libido invertit la zone de l’anus et de ce fait l’expérience du plaisir se trouve liée à la rétention ou au rejet de matières fécales. C’est la période où apparaissent les premiers conflits graves entre l’enfant et les adultes à l’ occasion de l’apprentissage de la propreté sous le coup de cette frustration de la part de l’enfant. La libido se fait par l’agressivité. L’enfant aussi prend plaisir à détruire ou à déchirer c’est pourquoi ce stade est dit sadico-anal.
Au niveau de ces deux premiers stades, c’est de son corps que l’enfant obtient une certaine satisfaction, les tendances de la satisfaction ne sont pas portées vers l’extérieur.
Troisième stade : stade génital ou sexuel
Il est situé entre trois et six ans. C’est en ce moment que l’enfant découvre le sexe, il fait la différence entre la jeune fille et le garçon. Les ondes génitales deviennent les centres d’intérêt du plaisir. Le regard de l’enfant se déporte de lui-même vers un objet extérieur. Le premier objet qui va attirer son attention est le cadre familial en particulier ses parents, plus précisément celui du sexe oppose. L’enfant va vivre le complexe d’œdipe (par référence à la pièce de Sophone où œdipe tue son père et épouse sa mère. C’est le désir amoureux qu’éprouve un enfant pour le parent de sexe contraire et l’envi fort qu’il a d’éliminer l’autre parent.
NB : ce qu’on peut retenir de la sexualité infantile, c’est le fait que l’enfant est capable d’éprouver des désirs qui vont être refoulés dans l’inconscient. Ces tendances vont créer des traumatismes lorsqu’elles sont mal vues. Ces perturbations se manifestent à travers des névroses, hystéries, comportements pervers. Il est donc évident que la sexualité infantile a un poids déterminant dans la formation de la personnalité, on pourrait même dire que le comportement que nous avons pendant notre vie adulte trouve son explication dans notre enfance.
WORDS WORTH disait en ce sens « l’enfant est le père de l’homme.». Nous voyons donc que la conscience est ramenée ici par la psychanalyse à un simple rôle à exécuter.
CONCLUSION
Ce que nous pouvons retenir de ces analyses, c’est le fait que l’enfant soit perçu comme un être différent des autres êtres par rapport à la présence en lui de la conscience.
Cependant un autre constat est celui qui pose la conscience comme une entité incapable de se posséder. L’homme est donc conscience-inconscient par ce que la théorie de Freud vient forcer à comprendre l’homme autrement. Cette entité biologique et spirituelle est donc pluridimensionnelle et sa connaissance ne peut être possible qu’en tenant compte de cette étude de la conscience, de l’inconscient et de la mémoire. Il nous revient donc de le penser dans ses rapports avec ses semblables c'est-à-dire dans la société.