QU’EST-CE QUE LE CIVISME
Le terme civisme vient de l’adjectif « civique » qui lui-même provient du latin « civis » signifiant citoyen. Le terme civique désigne tout ce qui concerne le citoyen et son rôle dans la vie politique.
Ainsi, le CIVISME est le dévouement, le zèle du citoyen pour la patrie, son respect pour les conventions ; c’est le sens des devoirs collectifs au sein d’une collectivité. Par conséquent, le civisme est patriotisme et morale.
De nos jours, nous observons la résurgence de nombreux maux du fait de l’incivisme ; d’où la nécessité d’une « rééducation au civisme ». Non pas une rééducation théorique bien que cela soit important, mais une rééducation par les actions afin de faire comprendre aux individus le lien entre le civisme et les situations de la vie. Notre travail s’inscrivant dans cette lancée, nous tacherons de l’exécuter en exposant les principes et savoirs essentiels relatif au civisme, en mettant en exergue les ressources sociales et matérielles du civisme et tout ceci clos par des exemples d’actions civique.
I. PRINCIPES ET SAVOIR ESSENTIELS RELATIFS AU CIVISME
Les principes traditionnels du civisme avaient pour objectif la production de citoyens loyaux et obéissants. De plus en plus, la compréhension de ces principes s’est élargie en tenant compte des droits de la personne, de l’égalité, de la mondialisation et de la diversité. Les valeurs sont, citées pelle mêle, respect, l’équité, l’empathie, la responsabilité, la discipline personnelle, que l’on regroupe en 2 principaux principes : les valeurs civiques et le rôle du citoyen.
VALEURS CIVIQUES
Ces valeurs sont pour l’essentiel : le respect, la responsabilité sociale et la solidarité.
- Le respect
C’est la considération pour la collectivité, accompagnée de la résolution de ne pas porter atteinte à la sécurité de cette collectivité. Mais au-delà de la collectivité en tant qu’entité, on a l’individu qui est distinct de la communauté ; le respect de la collectivité prend sa source dans le respect pour chaque individu, la prise en compte de leur opinion et de leur bien-être.
- La responsabilité sociale
La responsabilité sociale ressort de l’affirmation personnelle d’une conscience politique par l’individu et de la connaissance de droits et de devoirs vis-à-vis de la société. En effet, les individus prenant conscience de leur rôle et l’impact de leurs actions sur la vie de la société, auront de plus en plus d’égard pour la chose publique (ils auront tendance à faire la différence entre biens publics et biens privés et l’utilité d’en règlementer l’usage). C’est en cela qu’ils s’évertueront à être de bons citoyens (citoyens responsables, engagés et défenseurs de la justice) en contribuant au bon fonctionnement de la nation.
- La solidarité et l’entraide
Ce sont les relations existantes entre les individus et entrainant des obligations morales, à l’encontre de tous les membres de la communauté ou de la société, de se porter assistance et de ne pas se desservir mutuellement. Ces attitudes s’acquièrent au contact des autres et témoignent de la compréhension des enjeux civiques et de l’empathie pour les autres.
Ainsi le civisme s’éloignerait de l’individualisme pour devenir du collectivisme.
LE ROLE DU CITOYEN
Le rôle du citoyen débute par la reconnaissance des questions et problèmes de la société ; mais se fonde surtout sur la prise de conscience de la multiplicité des identités (culturel, religieux, sexe et classe social), le respect des valeurs, la compréhension et la croyance aux devoirs se rattachant à la citoyenneté. Par ailleurs, le citoyen devra prendre conscience de sa condition non plus de simple citoyen rattaché à un
Etat, mais à celle de citoyen international et faire l’équilibre entre les revendications d’une nation par rapport à celles transcendant les frontières ; en ce sens qu’il est membre de la communauté internationale.
Ainsi , comme énoncé brièvement plus haut ce rôle se traduira par les actions (les engagements politiques, les actes de promotion du développement économique et de protection de l’environnement, travailler et payer ses impôts et la participation active aux affaires sociales) et les attitudes(agir de manière responsable, obéir aux lois ,évaluer d’un œil critique les structures sociales et économiques, examiner des stratégies dans le but de changer la manière d’aborder les problèmes) du citoyen face aux contraintes sociales.
II. LES RESSOURCES DU CIVISME
Ces ressources sont des références importantes en ce sens qu’elles permettent l’apprentissage en aidant les individus à acquérir le sens de la responsabilité civique et des attitudes saines envers eux-mêmes et envers les autres. Mais, elles ont un rôle complémentaire à côté des principes précités qui sont les premières références. On a d’une part, les ressources sociales et d’autre part les ressources matérielles.
- Les ressources sociales désignent les organismes gouvernementaux, les mouvements associatifs et les organismes communautaires.
Les organismes gouvernementaux : Les états prenant conscience de la nécessité de réintégrer une formation aux valeurs civiques mettent de plus en plus en place des services à cet effet ( c’est le rôle assigné à l’Ecole, à la sécurité sociale, de même qu’aux organismes chargés de réprimer les actes d’incivisme).les associations sont en général des groupement de personnes œuvrant pour l’intérêt général ; il en est de même des organismes communautaires, qui, à la différence des mouvements associatifs, ont un champs d’action plus réduit ( c’est en général l’espace communal ou le quartier).
Ces organismes participent à une formation au civisme plus pratique ; puisque les individus qui les composent seront amenés à poser des actes de civisme pour montrer l’exemple.
- Quant aux ressources matérielles, elles regroupent tout simplement les lois (les différents codes, la charte des droits de l’homme ; la constitution), le code de vie, le code de la route et les règlements communautaires.
Elles jouent un rôle important en ce sens qu’elles établissent la ligne de conduite et fixent les limites à ne pas dépasser
III. TYPES ET EXEMPLES D’ACTIONS CIVIQUES
Les actions civiques sont de plusieurs types, on a :
Le civisme fiscal qui regroupe plusieurs autres actions, qui sont pour résumer : l’obligation de payer ses impôts ; l’obligation de déclarer ses revenus, qui relève du principe important du consentement à l’impôt en relation avec l’idée de la nécessité de la contribution publique ; le principe de « l’impôt citoyen », en vigueur dans certains pays, en vertu duquel même les nationaux résidant à l’étranger sont soumis à l’impôt.
L’« éco-citoyenneté » : ce sont tous les actes posés par le citoyens dans la perspective de la protection de l’environnement .ils se traduisent par exemple par l’obligation faite aux industries de traiter leurs déchets avant tout évacuation ; le devoir pour tout individu de préserver son environnement immédiat et de participer à l’entretient des aires de jeu.la question de l’ « éco-citoyenneté » est aujourd’hui d’ordre planétaire compte tenu du phénomène du réchauffement climatique et elle appelle à une réflexion de tous sur sa part de responsabilité et notre participation individuelle, en tant que membre de la communauté humaine, à la résolution de la question.
Un autre acte civique est la participation politique.la participation à la vie politique, à la gestion de la collectivité en faisant part de ses opinions et de ses idées. Mais, cela ne peut être fait que par la conscience de l’identité national(citoyenneté nationale et citoyenneté internationale) et la connaissance de la politique ( connaissance des institutions politiques de son propre pays , compréhension des problèmes politiques et sociaux importants, avoir des connaissances nécessaires à une participation politique plus efficace),auxquels s’ajoutent le respect des droits et des devoirs qui nécessite la connaissance des droits et devoirs fondamentaux se rattachant à la citoyenneté, la compréhension et le respect des valeurs sociétales.
Par ailleurs, la discipline et le respect des règles de conduite routière sont des actes de civisme. Le fait de ne pas respecter le feu tricolore (s’arrêter au feu rouge même lorsque la voie est dégagée), les principes de priorité et de ne pas tenir compte des règles de stationnement ; c’est fait preuve d’incivisme et de manque de savoir- vivre.
Enfin, on a le secourisme. C’est un acte de civisme connu mais pas courant ; ce qui fait du secourisme un acte de civisme exceptionnel dans la mesure où il comporte une part importante de danger pour celui qui pose l’acte. Ce témoignage de solidarité et d’entraide ne nécessite pas de compétence exceptionnel, en général il s’agit d’un réflexe et d’un peu de présence d’esprit. En cela de plus en plus de pays mettent en place des mécanismes qui visent à favoriser le secourisme. Par exemple, donner des formations sur le secourisme aux individus, accorder des indemnités à des personnes qui se blessent ou perdent la vie en portant secours. Certains vont même plus loin en intentant des actions judiciaires contre toute personne qui dans la possibilité de porter secours à une personne en danger s’y refuse.
En somme, le civisme regroupe à la fois le patriotisme, l’altruisme et il participe à la bonne marche de la collectivité. C’est une notion qui est toujours d’actualité et il convient de le noter et c’est ce que l’on retrouve dans cette citation de ANDRE SIEGFRIED dans son ouvrage L’âme des peuples : le civisme est « (…) dévouements à la chose publique, en vertu desquels chacun, tout en revendiquant son quant-à-soi, estime devoir s’encadrer dans sa communauté et collaborer à la vie sociale ».
ANNEXE : QUELQUES ELEMENTS DE LA CITOYENNETE
CONSCIENCE NATIONAL |
CONNAISSANCES DE LA POLITIQUE ET COMPETENCES INTELLECTUELLES |
RESPECT DES VALEURS, DES DROITS ET DES DEVOIRS |
Sentiment d’identité à titre national et international |
Connaissance des institutions politiques, juridiques et sociales |
Compréhension des valeurs sociétales |
Prise de conscience de la multiplicité des identités |
Compréhension des problèmes politiques et sociaux |
Compréhension et croyance aux devoirs se rattachant à la citoyenneté |
Compétences et connaissances nécessaires à une participation politique efficace |
Compréhension de la façon de traiter les conflits et si possible de les régler |
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Capacité de lire et d’écrire |
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